Le cresson et le PEITC : molécule antitumorale à l’étude

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le cresson : riche en glucosinolates

De tous les végétaux comestibles pour l’homme, les légumes crucifères sont probablement ceux qui contiennent la plus grande variété de molécules aux propriétés anticancéreuses. En plus de plusieurs polyphénols, les légumes crucifères contiennent un groupe de composés appelés glucosinolates. Ces molécules, particulièrement abondantes dans les choux de Bruxelles et les choux feuillus (kale par exemple) et le cresson de fontaine, sont aussi présentes en quantités appréciables dans l’ensemble des crucifères.

L’importance des glucosinolates dans la prévention du cancer par l’alimentation n’est pas directement liée à ces molécules mais plutôt à leur propriété de libérer deux classes de composés à très forte activité anticancéreuse, les isothiocyanates (ITC) et les indoles.

Au cours de la mastication du légume et/ou de sa digestion, les cellules de la plante sont brisées, ce qui provoque le mélange des différents compartiments présents dans les cellules, normalement séparés l’un de l’autre. Les glucosinolates qui étaient stockés dans un des compartiments des cellules sont alors mis en contact avec la myrosinase, une enzyme présente dans un autre compartiment ; c’est cette mise en contact qui produit les isothiocyanates (ITC) qui sont six fois plus biodisponibles que les glucosinolates eux-mêmes et qui s’avèrent être des molécules anticancéreuses.

Teneur en glucinolates des principaux légumes crucifères

Le cresson de fontaine est spécifique parce qu’il est le légume le plus riche en un glucosinolate particulier, la gluconasturtiine et donc aussi dans l’isothiocyanate qui en est issu, le phenethylisothiocyanate (PEITC). Cette molécule se trouve aussi dans le raifort, le navet et le choux chinois, mais dans des proportions nettement inférieures.
Pourcentage des glucosinolates dans le cresson cru et produits d’hydrolyse (après 1 heure) de graines de cresson (Williams D. et al, 2009)

 Le cresson de fontaine zéodraté (SUPERCRESS) conserve très bien le PEITC

Plusieurs facteurs interviennent dans l’apport en isothiocyanates offert par le légume crucifère :

  • les glucosinolates sont très solubles dans l’eau : une cuisson à grande eau de seulement dix minutes des crucifères réduit de moitié la quantité de glucosinolates présents ;
  • l’activité de la myrosinase est très sensible à la chaleur ; en particulier la cuisson réduit substantiellement la quantité d’isothiocyanates qui peut être libérée une fois le légume consommé.

Sur le plan pratique, il faut d’éviter de cuire et limiter le trempage des légumes dans l’eau. A cet égard, SUPERCRESS qui est issu d’un séchage peu de temps après la coupe, sans congélation préalable et à basse température donne un excellent résultat de conservation du PEITC.

LE PEITC, molécule anti-cancer, a fait l’objet de 216 articles de référence

En schématisant ,  parmi ces études, deux catégories apparaissent :

  • celles qui analysent les capacités du PEITC à inhiber la prolifération ou à supprimer l’effet invasif des cellules cancérigènes humaines ; elles apportent des matériaux et ouvrent l’éventuelles pistes sur la plan thérapeutique ;
  • celles qui identifient et mesurent les effets du PEITC favorisant l’élimination de substances toxiques potentiellement cancérigènes ; elles situent leur apport dans le domaine de la prévention et de la détoxification.

Parmi ces études , on trouve  des études cliniques sur les effets du PEITC tel que présent dans le cresson de fontaine : 

  • dans la première catégorie, on citera, par exemple, l’étude pilote réalisée par l’Université de Southampton en 2010
  • dans la deuxième catégorie, on trouve les travaux de Stephen HECHT, dont l’équipe travaille au sein du Masonic Center Cancer de l’Université du Minnesota

Etudes de S. HECHT / La dimension détox 

Stephen Hecht évalue en ce moment  les effets du cresson, source abondante de PEITC, sur la détoxification des substances toxiques pour l’environnement et des substances cancérogènes dans le cadre d’un essai  portant sur un  echantillon de 350 personnes (placebo/double-aveugle) . Tous les êtres humains sont exposés au benzène, à l’acroléine, au croton aldéhyde  et à d’autres substances toxiques et cancérogènes apparentées du fait de leur régime alimentaire, de leur air pollué et / ou de leurs sources métaboliques endogènes.

L ’intérêt du sujet a été suffisant pour que le US National Cancer Institute accorde, début 2018, une subvention de 2 millions de dollars à ce  projet d’étude clinique qu’en ce moment même l’équipe de Stephen HECHT est en train de déployer. Le deuxième semestre a permis de préciser le mode d’ingestion du cresson ; le terrain a lieu en 2019 ; les résultats seront connus dans deux à trois ans.

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